La sénatrice Patti LaBoucane-Benson est une Métisse du territoire du Traité no 6 en Alberta. Elle est l’agente de liaison du gouvernement. Elle est la première femme autochtone à occuper un poste de leadership au Senat du Canada. Elle a consacré ses 30 ans de carrière au service de sa collectivité en Alberta, au Canada et à l’échelle internationale. Elle a notamment été directrice du Club des garçons et filles de St. Paul en 1990, elle a travaillé 23 ans au Native Counselling Services of Alberta (NCSA), puis a été directrice et animatrice principale des Nelson Mandela Dialogues Canada, le volet canadien d’une rencontre internationale de défenseurs de la liberté qui a eu lieu chez la Nation crie d’Enoch en 2017.
Les recherches de Mme LaBoucane-Benson en vue de l’obtention de son doctorat en écologie humaine (Université de l’Alberta) portaient sur la résilience des familles et des collectivités autochtones en réaction à de multiples formes de traumatismes. Le travail qu’elle a accompli tout au long de sa vie s’est transformé en conversation générale sur la guérison à la suite de traumatismes historiques.
Les points de vue de Mme LaBoucane-Benson au sujet de cette conversation sont ancrés dans les expériences transformatrices qui lui viennent des cérémonies cries. Les enseignements traditionnels de gentillesse, de respect, d’humilité et d’honnêteté transmis par les aînés ont teinté sa vie et ses recherches sur les pratiques exemplaires dans les domaines de la guérison des délinquants autochtones, de la violence familiale, et de la prestation de services adaptés aux traumatismes historiques. Ses plus récents travaux de recherche allient les neurosciences et le savoir autochtone en matière de développement de l’enfant, et visent à trouver un terrain d’entente entre les sciences de l’eau occidentales et le savoir autochtone à cet égard.
Reconnue en tant qu’agente du changement, Mme LaBoucane-Benson a été nommée au Ministerial Panel on Child Intervention (groupe de travail ministériel sur les interventions auprès des enfants) pour la province de l’Alberta (2017-2018), qui a mené au projet de loi 18, Child Protection and Accountability Act. L’objectif premier du groupe de travail consistait à réduire la surreprésentation des enfants autochtones pris en charge Alberta.
Mme LaBoucane-Benson a donné vie à ses travaux de recherches par la rédaction d’un roman primé sous forme de récit documentaire intitulé The Outside Circle (House of Anansi, 2015). Ce roman relate l’histoire d’une famille autochtone en milieu urbain qui transcende la pauvreté, l’affiliation à un gang, et le désespoir. Son matériel pédagogique est utilisé dans des salles de classe d’un bout à l’autre du Canada, et dans le cadre de séances de formation pour les professionnels.
Mme LaBoucane-Benson continue de communiquer ses connaissances sur la guérison à la suite de traumatismes historiques à des enseignants, des professionnels de la santé, des avocats et des décideurs politiques, de même qu’auprès de collectivités autochtones. Elle estime que le dialogue sur la guérison et la réconciliation représente la voie de l’avenir au Canada, et qu’il doit faire ressortir les points communs entre les Occidentaux et les Autochtones. La meilleure politique ou mesure législative qui sera la plus utile témoignera de cet espace commun qui nous unit en tant que société.
Nommée au Sénat en octobre 2018, la sénatrice Patti LaBoucane-Benson assume pleinement ses nouvelles fonctions dans ce lieu qui contribue à définir le Canada. Elle est passionnée de jardinage, et son mari, Allen, est un chasseur traditionnel nehiyaw (cri). Tous deux sont d’avis que la sécurité alimentaire englobe la récolte respectueuse des aliments traditionnels provenant de la terre. Ils habitent près de Stony Plain (Alberta) avec leur fils Gabriel, sur un grand terrain où ils ont tenu des cérémonies, des ateliers, et des dizaines de conversations transformationnelles avec des aînés, des représentants élus et des dirigeants du monde entier.